samedi 7 février 2009

Décousue mais bien accostée

Il s'en est fallu de peu pour que ma prophétie se réalise jeudi dernier. Les murs du Tremplin 16-30 aurait très bien pu tomber car après l'arrivée de 130 kek' personnes, nous avons dû refouler le reste de la meute qui se massait à l'extérieur, prête à bondir sur la première métaphore venue! Il a donc fait très chaud en ce 5 février où nous aurons eu la visite de Radio-Canada, un peu éberlué par l'intérêt pour l'évènement, en plus de celle du gatinoyen Guy Perreault.

Parlons-en de cette Perreauserie. Premier gladiateur dans l'arène poétique du Grand Chelem, il n'a pas hésité à nous faire voyager de sa chambre à coucher, en passant par les sables moyen-orientaux jusqu'au tréfond de sa mémorielle jeunesse pédalante. Sexe, drogue et rock&drôle! Il nous a pris par tous les travers de la nature humaine et a fait Guy-li-Guy-li sur la plante de notre conscience. Pendant 22minutes 22secondes, il nous a livré le meilleur de lui-même, franchissant la ligne d'arrivée hors d'haleine et avec le sourire qu'on lui connait. C'est au son des «GUY! GUY! GUY!» scandé par une foule qui avait le coeur plein d'admirance et les yeux qui pleuraient des rigolades que j'ai pour la première fois cru vraiment au projet que j'ai lancé à tout hasard en janvier. Je me sentais vivre l'excitation d'un colisée : exploit, populisme, diverstissement, fébrilité. Il y avait aussi au rendez-vous : écoute, engagement du public, réactivité, partage et découverte. Nous étions à la croisée de deux univers, en plein coeur de la réaction chimique du slam. Je tiens donc à remercier ici la personne qui aura su donner naissance à l'idée, Marianne Gariépy, ainsi qu'aux personnes qui y auront cru : Charles Fournier, Sô Jeu, Sophie Lyrette et David GoodRow. Guy Perreault a donc briser la glace, plaçant la barre bien haute pour les personnes qui tenteront leur coup!

Le reste de la soirée fut tout autant enivrante avec 10 participantEs à la compétition amicale. Plusieurs nouvelles personnes comme il faut s'y attendre en mi-saison et c'est pour le mieux! On y a découvert Émilio, une des nombreuses personnes qui se lancent sur scène après être venu quelques fois en tant qu'auditeur. Son premier texte, qui jouait autour du dicton «l'habit de fait pas le moine» est venu chercher le public par sa force de conviction et d'affirmation. Le premier pointage de 30 de toute l'histoire du slam! Son deuxième n'ayant pas su égale le premier, lui aura valu une moins bonne réception, mais a tout de même touché le public par sa simplicité et sa tendresse.


Que dire de l'humour rimant de Patrick Jalbert bourré à bloc d'autodérision et de défoulement, qui nous a fait connaître l'essence de ce qu'un roux avec de la répartie peut servir dans une cour d'école. Que dire? Merci Pat pour ce moment drôle et éclaté!

Finalement, braquons notre attention sur la reine de la soirée, Véronique Suzanne.


Une femme mûre, débordante d'ouverture, d'humanisme et quelle langue! Rafraîchissant d'entendre des poèmes paufinés, recherchés tout en restant audible, compréhensible et touchant. Maintenant accro de la scène du Tremplin, Véronique s'est laissée aller à compétition sans trop d'attente, mais elle était préparée et ça a joué. Et pas que ça! Charisme, passion et des tournures de phrases à en tordre les esprits les plus raidis. Elle l'a donc cherché cette victoire. Avec l'arrivée d'Annie Shneider et de Mansour Danis, les vieux renards commencent à prendre d'assault la basse-cour! Pas pour rien qu'à votre extrême droite vous verrez que je tente de fixer un camp de rééducation digne des jeunesses hitlériennes pour redresser notre fleuron national (comprenez bien mon ironie, la Performation que je prépare s'adresse à toute personne, peu importe l'âge, le sexe ou la race, tant qu'elle a les cheveux blond et les yeux bleus).

En somme, une soirée exhubérante. Un peu trop diront certainEs et je leur donne ici raison. Mes trop nombreuses improvisations ainsi que les trop trop nombreuses et lancinantes introductions de la part des slammeurs-euses auront su draper la soirée d'une fatigue qu'il nous faudra éviter pour les mois à venir. Comptez sur moi pour ramener le bateau à bon port et plancher vers une soirée qui sonnera son glas à 23h tapant avec une peuplade énergisée et souriante!

Amitié et solidarité,

Frank Poule

P.S. Merci à Roxanne Camden pour les photos!

Prochain article : Un poème tant trop sonore de Sophie Jeukens (il se fait attendre celui-là!) ainsi qu'une germe de sagesse de la part de Annie Shneider.

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