mercredi 25 février 2009

(Pro)Mouvoir la poésie

La poésie a besoin de bouger
de sortir de sa tanière
de prendre l'air du temps
de déserter la page
d'ouvrir son potentiel
de prendre son élan
de sentir le swing
de quitter son bagne
de devenir lègue
de tendre la langue
to become a plague
virale vicérale
de venger sa mort
de nous, de vous, de tout
de rien
de réinventer la roue
la route, le chemin

Pour ce faire, je vous lançe des perches lecteurs-trices qui usent de la parole. Des perches-oreilles, alors tendez-les comme des peaux de tambours. Embarquez dans le rite, laisser sortir votre cri primal, s'élever votre âme dans la boucane, perdre tout sens dans le boucan, tentez votre chance et surtout croyez en vous!

Ondulation poétique à CFLX :
Tout d'abord, des amis en commun tiennent une émission de radio à Sherbrooke sur les ondes de CFLX : La rage du peuple (voir lien à droite). Ils aimeraient diffuser de la poésie sur leurs ondes, chaque mardi entre 16h et 18h. Écrivez-leur! sherbrooke@nefac.net

La ruée vers l'art à la Caravane de North Hatley :
Brigitte, aussi connue sous le nom de La Clocharde, a décidé de convaincre les gens de North Hatley que la poésie pouvait rassembler toute la ville les vendredi soir. Afin de rapatrier tout ce beau monde et des les empêcher d'aller se paumer à Magog, elle aura certainement besoin de bretteurs de mots et d'allumeuses de conscience. Contacter la : la.clocharde@hotmail.com

La semaine artistique et culturelle cherche de la poésie :
Dans le cadre de cet évènement piloté par des étudiantEs de l'Université de Sherbrooke, une soirée au Téléphone Rouge alliera peinture, poésie et musique. Si vos textes se prêtent bien à l'improvisation musicale (très en texture et planante me dit-on), joignez-vous à la fête!
http://pages.usherbrooke.ca/semaineartistique/index.html

Anna Skoplak
(819) 821 7366 poste 69739
Anna.skoplak@usherbrooke.ca
ou Charles Lavoie
takeaction@no-log.org

Z'en voulez d'autres?
Z'avez qu'à organiser une lecture dans votre salon, une slam session à votre travail, un duel entre deux poètes-ses, à vous joindre à la slamille sherbrookoise, etc., etc., etc. Ça me fera même plaisir de donner un léger coup de main ou des conseils.

On s'en reparle, compter sur moi!

Avec amour,

Frank Poule

mercredi 18 février 2009

On a découvert de la poésie sur Mars!

Le sixième élément nécessaire à la vie sur Terre, la poésie, a été découvert sur la surface de Mars. Voilà la preuve irréfutable que des centaines de millions d'années avant notre ère, les martiens tenaient des soirées de slam de poésie sur la fabuleuse planète rouge. Ce sera donc en l'honneur de cette poésie disparue que je vous invites à vous joindre à nous le jeudi 5 mars prochain pour la 5e soirée de Slam du Tremplin où nous enverrons nos poèmes par-delà les frontières cosmiques afin que les autres civilisations extra-terrestres puissent entendre notre chant d'honneur!

C'est dans cet esprit que nous accueillerons un digne représentant de la race humaine, Edmé Étienne, poète de Québec, qui viendra déclamer sa poésie unique. Débusqué lors de la saison de 2007 du Tremplin, Edmé crie une poésie de liberté et d'amour avec passion et énergie. Ce punk anarcho-chrétien, qui nous as attristé par son absence en janvier, viendra dans le temple du Tremplin réclamer le pardon par la parole lors de notre deuxième Grand Chelem, moment charnière où le public prend le plein contrôle du jugement dernier!

D'autres TerrienNEs viendront livrer des messages tant personnels qu'universels dans l'espoir de faire vibrer vos êtres (et vos antennes?!) lors de notre fidèle compétiton amicale et de notre micro-ouvert.Il reste très peu de place pour vous inscrire alors faites très vite, sinon profitez-en pour vous inscrire pour le dernier slam de la saison, en avril.

Une rencontre du trosième type à ne pas manquer!

Amitié et solidarité,

Frank Poule

lundi 16 février 2009

La slamille sherbrookoise communique!

Depuis quelque temps, les réflexions et projets fusent des quatre coins de notre valloneuse ville concernant la poésie et le slam. Je me permets de vous partager deux textes de nos renardes estriennes Véronique Suzanne et Anny Shneider.

Bonne lecture,

Votre dévoué hôte

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Réflexions sur l’utilité du Slam québécois

Parfois le slam me fait penser à ma première langue, le dialecte Alsacien. Celui-ci est langue uniquement orale, mimique quasi-corporelle faite à l’image de son usager et son histoire : intériorité massive, indivise, jamais finie, peut-être inexprimable au total et s’acceptant comme tel.

Nature brute du frontalier qui erre entre plusieurs cultures et plusieurs identités, avec un patrimoine intérieur que ce patois explosif, qui tient à la fois du cri et du bégaiement. C’est un langage proprement maternel, formaté à la sauce individuelle d’après notre répertoire mémnique, retenu ou craché, des sentiments et des nuances de mots archivés selon la priorité des émotions, des pensées et des pulsions…

Dans le verbe parlé, on ne peut manifester rien de totalement explicite, mais seulement s’en approcher : évoquer, rappeler transmettre des intentions et des désirs, par une gesticulation verbale à laquelle suppléera bien vite la désignation matérielle tentant de décrire des objets indicibles, figés quand ils sont nommés selon les conventions.
Parler, pour nous, c’est d’abord toucher, ensuite s’il le faut et qu’on le veut, livrer en mots des allusions insondables sur ce qui se passe au fond de nous-même. Ainsi, notre subjectivité emprisonnée se trouve à la fois occultée et révélée, en tentant de transcrire dans le discours, au moyen de signes précis et d’une syntaxe rigoureuse mise au service de l’analyse intellectuelle. Mais elle se révèle mieux en acte sauvage, par la poésie mimée, librement exprimée, beaucoup plus riche et nuancée, et avouons-le, plutôt agréable à partager, sensation décuplée si on est bien accueilli…

Slammer, c’est aussi faire confiance et se faire confiance… La satire, les niaiseries folkloriques et anecdotiques, la musicalité des mots, la parodie et la véracité de l’expression du diseur et ses mots choisis, agencés dans une forme unique à lui, sont libérées et libérateurs, grâce au verbe bien utilisé.

Le langage poétique, d’autant plus appuyé par des émotions bien senties, est la seule alternative aux conventions de l’écrit figé, somme toute réducteur, tyrannique et voué au silence d’un dialogue sans écho. Car la pauvreté des conventions langagières de l’écrit trahit autant qu’elle l’épuise. Le paradoxe est flagrant, face à l’oralité libérée où s’exprime cette intériorité nue du sentiment, nu, cru et sans défense, proche des larmes, du rire ou de la fureur, comme ceux de l’enfant. Les Québécois comme les Alsaciens, abandonnés à leur seule mémoire, trois fois plutôt qu’une , ont été eux aussi, victimes aussi bien que complices d’une expropriation spirituelle, linguistique et culturelle. Comme eux, nous sommes floués de naissance, comme tout le monde certes, mais un peu mieux encore. C’est notre consolation mais aussi notre cause de fierté.

Que l’art sauvage de la parole libérée et librement partagée reprenne tous ses droits de cité! Avec le slam, surtout grâce à la jeunesse, par essence toujours plus éveillée, la parole reconquise par le peuple dont elle est issue et les univers fabuleux qu’elles révèlent assureront la pérennité de cette langue si riche qui ne peut faire autrement pour survivre, qu’être déclamée et écoutée, ainsi même perpétuer l’essentiel des perles reçues des anciens.

Grâce au slam, on peut, grâce au verbe panacée, reprendre la rue et toutes les tribunes possibles. Longue vie à l‘oralité française d’Amérique libérée, à Sherbrooke comme ailleurs!

Anny Schneider, auteure, herboriste et petite slameuse en début de croissance, Shefford, fin janvier 2009

(Partiellement inspiré de René Ehni dans : Babylone vous y étiez nue parmi les bananiers, Editions 10-18 à Loos, France1973)

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Le slam


C est de la rencontre dans l’instantané de 3 minutes et moins que tout se joue. entre un auteur/acteur qui performe à gagner , un texte prétexte et un public ani-amateur.
Dans cette trilogie, se crée une force de poussée à l’ alchimie incertaine.
C est la magie du direct
Un texte plat peut devenir un bijou bien slamisé
Un texte ciselé peut devenir un plat joujou de risée
Un texte vibrant peut librement vibrer


Le slam est la Saisie Libre et Animée des Mots.

Véronique Suzanne


Prochain article : Du slam en prison?

lundi 9 février 2009

Métaforêt

Je vous l'avais promis. Le voici, le voilà, Sô Jeu à la puissance douze, straight pipe dans tes oreilles. Un texte que la forêt lui a sussuré et qu'elle a su assuré avec brio. Une commande de la part d'un cinéaste pour un projet sur la forêt québécoise que la dame du drame de Sherbrooke a accompli avec billot en 2008.



Bonne randonnée auditive! (Le son griche pour l'instant, je m'en excuse!)

Frank Poule

P.S. Si vous aimez ce que fais Sophie Jeukens, je vous invite à aller voir Pluriels, une pièce qui mélange verbalité et sensualité, le tout sur le fond dramatique qu'on lui connaît. Du 26 au 28 février 09 au théâtre Léonard St-Laurent.

samedi 7 février 2009

Décousue mais bien accostée

Il s'en est fallu de peu pour que ma prophétie se réalise jeudi dernier. Les murs du Tremplin 16-30 aurait très bien pu tomber car après l'arrivée de 130 kek' personnes, nous avons dû refouler le reste de la meute qui se massait à l'extérieur, prête à bondir sur la première métaphore venue! Il a donc fait très chaud en ce 5 février où nous aurons eu la visite de Radio-Canada, un peu éberlué par l'intérêt pour l'évènement, en plus de celle du gatinoyen Guy Perreault.

Parlons-en de cette Perreauserie. Premier gladiateur dans l'arène poétique du Grand Chelem, il n'a pas hésité à nous faire voyager de sa chambre à coucher, en passant par les sables moyen-orientaux jusqu'au tréfond de sa mémorielle jeunesse pédalante. Sexe, drogue et rock&drôle! Il nous a pris par tous les travers de la nature humaine et a fait Guy-li-Guy-li sur la plante de notre conscience. Pendant 22minutes 22secondes, il nous a livré le meilleur de lui-même, franchissant la ligne d'arrivée hors d'haleine et avec le sourire qu'on lui connait. C'est au son des «GUY! GUY! GUY!» scandé par une foule qui avait le coeur plein d'admirance et les yeux qui pleuraient des rigolades que j'ai pour la première fois cru vraiment au projet que j'ai lancé à tout hasard en janvier. Je me sentais vivre l'excitation d'un colisée : exploit, populisme, diverstissement, fébrilité. Il y avait aussi au rendez-vous : écoute, engagement du public, réactivité, partage et découverte. Nous étions à la croisée de deux univers, en plein coeur de la réaction chimique du slam. Je tiens donc à remercier ici la personne qui aura su donner naissance à l'idée, Marianne Gariépy, ainsi qu'aux personnes qui y auront cru : Charles Fournier, Sô Jeu, Sophie Lyrette et David GoodRow. Guy Perreault a donc briser la glace, plaçant la barre bien haute pour les personnes qui tenteront leur coup!

Le reste de la soirée fut tout autant enivrante avec 10 participantEs à la compétition amicale. Plusieurs nouvelles personnes comme il faut s'y attendre en mi-saison et c'est pour le mieux! On y a découvert Émilio, une des nombreuses personnes qui se lancent sur scène après être venu quelques fois en tant qu'auditeur. Son premier texte, qui jouait autour du dicton «l'habit de fait pas le moine» est venu chercher le public par sa force de conviction et d'affirmation. Le premier pointage de 30 de toute l'histoire du slam! Son deuxième n'ayant pas su égale le premier, lui aura valu une moins bonne réception, mais a tout de même touché le public par sa simplicité et sa tendresse.


Que dire de l'humour rimant de Patrick Jalbert bourré à bloc d'autodérision et de défoulement, qui nous a fait connaître l'essence de ce qu'un roux avec de la répartie peut servir dans une cour d'école. Que dire? Merci Pat pour ce moment drôle et éclaté!

Finalement, braquons notre attention sur la reine de la soirée, Véronique Suzanne.


Une femme mûre, débordante d'ouverture, d'humanisme et quelle langue! Rafraîchissant d'entendre des poèmes paufinés, recherchés tout en restant audible, compréhensible et touchant. Maintenant accro de la scène du Tremplin, Véronique s'est laissée aller à compétition sans trop d'attente, mais elle était préparée et ça a joué. Et pas que ça! Charisme, passion et des tournures de phrases à en tordre les esprits les plus raidis. Elle l'a donc cherché cette victoire. Avec l'arrivée d'Annie Shneider et de Mansour Danis, les vieux renards commencent à prendre d'assault la basse-cour! Pas pour rien qu'à votre extrême droite vous verrez que je tente de fixer un camp de rééducation digne des jeunesses hitlériennes pour redresser notre fleuron national (comprenez bien mon ironie, la Performation que je prépare s'adresse à toute personne, peu importe l'âge, le sexe ou la race, tant qu'elle a les cheveux blond et les yeux bleus).

En somme, une soirée exhubérante. Un peu trop diront certainEs et je leur donne ici raison. Mes trop nombreuses improvisations ainsi que les trop trop nombreuses et lancinantes introductions de la part des slammeurs-euses auront su draper la soirée d'une fatigue qu'il nous faudra éviter pour les mois à venir. Comptez sur moi pour ramener le bateau à bon port et plancher vers une soirée qui sonnera son glas à 23h tapant avec une peuplade énergisée et souriante!

Amitié et solidarité,

Frank Poule

P.S. Merci à Roxanne Camden pour les photos!

Prochain article : Un poème tant trop sonore de Sophie Jeukens (il se fait attendre celui-là!) ainsi qu'une germe de sagesse de la part de Annie Shneider.